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Pour sortir de la culpabilité qui mine : 4 étapes

Qui ne s’est jamais senti(e) coupable dans sa vie ? Avez-vous remarqué comment on se sent fatigué(e) quand on file tout de travers après quelque chose qui ne passe pas ? On ressasse encore et encore la situation vécue. On s’imagine comment on aurait pu et dû réagir autrement. On se condamne d’avoir fait ou de n’avoir pas fait ou encore d’avoir fait comme ci plutôt que comme ça. Ça tourne en boucle dans la tête. Avez-vous remarqué aussi comment on peut se sentir abattu(e) ? Épuisé(e)?


On reste alors accroché(e) à ce moment passé, celui qu’on ne peut tolérer, celui qui nous amène à nous détester. Il y a de petites culpabilités et de grosses culpabilités, de celles qui ont des conséquences plus dommageables que d’autres. Ça arrive de mal réagir, mais il n’y a pas de préjudice, pas d’atteinte sérieuse la plupart du temps. Alors ça passe assez bien. Mais lorsqu’on sait que nos manques ou actions ont eu un impact déplaisant sur autrui ou même sur soi-même, du moins à ce qu’on en croit, à moins d’être sociopathe ou psychopathe, on s’en veut énormément.


Pourquoi ? parce que nous sommes des humains et par conséquent des êtres sociaux. Tous nos choix influent sur les autres. Et lorsqu’on est un peu à l’écoute des besoins d’autrui, si nos actes blessent, on se sent très mal.


Cela dit, comme nous sommes des êtres sociaux, nos interactions avec les autres sont très fréquentes et faire toujours le bien n’est pas forcément possible. D’abord parce que faire le bien est tout à fait relatif. Certaines de nos actions, bien qu’empruntes de bonne volonté, seront prises à contre sens. Oui, ça arrive, souvent à part ça ! Mais certains de nos choix vont aussi directement à l’encontre du bien-être d’autrui. Malheureusement, bien souvent, centré(e) sur sa personne, on ne le remarque pas. Alors, aucune culpabilité là encore !


Je vous propose de considérer ces actions qu’on émet, malgré soi, ces agirs comme on dit en psychologie. Ces moments où notre réflexion n’a pas eu le temps de contrer notre action et où cette action dépasse largement notre intention, dans le mauvais sens du terme ! Il n’y a là aucune malveillance dans l’acte, non prémédité par ailleurs ! Il y a juste un peu trop de réactivité, d’impulsivité. Ces moments, après coup, on les regrette amèrement. Mais le mal est fait ! Alors on ressasse, on angoisse sur les impacts sur l’autre, mais aussi sur la perception que l’autre aura de nous-même. Mais plutôt que d’assumer l’inacceptable, on tourne en rond avec ce qu’on aurait dû faire. Mais c’est fait, archi fait, déjà cuit, impossible d’y revenir.


Pourquoi cette culpabilité ? Souvent parce qu’on ne veut pas que l’autre découvre qu’on n’est pas que BON ! qu’on a aussi un côté plus sombre, une sorte de deuxième facette pas très reluisante. On ne veut pas que cela paraisse. C’est une première chose. Mais on cherche aussi à se faire croire qu’on est fondamentalement une bonne personne et qu’on ne va jamais faire de mauvaises choses, que cela n’arrivera qu’aux autres. On veut se faire croire et on veut atteindre et montrer uniquement la belle part des choses, tout en reniant cette réaction individualiste peu glorieuse reliée à nos craintes les plus profondes.


L’être humain est bon lorsqu’il se sent en sécurité. À chaque moment où sa survie, réelle, ou perçue, est en danger, il réagit pour se protéger. C’est comme ça qu’un être humain peut tuer son prochain, autrement il ne le ferait pas. À moins d’être là encore, un brin psycho-quelque chose ! Les pathologies ne concernent qu’un pourcentage de la population, mais les actions blessantes concernent tout le monde ! Personne n’est à l’abri, personne ne peut prétendre être uniquement dans la lumière. On peut aspirer à être bon la plupart du temps, mais il arrive qu’on fasse fausse route. Ne pas se considérer dans cette entièreté nous amène non seulement à augmenter nos actes déplacés, mais en plus nous entretient dans la culpabilité : cette idée qu’on ne doit jamais, au grand jamais, faire un quelconque acte nuisible et que donc on est condamnable pour la moindre erreur.


Que faire alors ?

1. Commençons par accepter ce côté sombre, cette part de nous-mêmes qui peut faire du mal, qui en est tout à fait capable. Observons dans l’instant. Regardons objectivement ce qui a été fait ou pas fait, ou mal fait, ou pas comme on croit que l’autre le voudrait, ou….. Souvent, honte à soi, on tente d’oublier, on efface certains éléments et on en exacerbe d’autres. On tente d’oublier par toutes sortes de moyens, pour ne pas voir cette réalité.

2. Voyons les circonstances qui ont amené à agir ou pas ainsi, c’est-à-dire quelles étaient les craintes sous-jacentes, les besoins de contrôle, les insécurités… Ce qui se vit en soi, avec la plus grande honnêteté. Car tout réside là, être honnête avec soi-même. C’est l’élément majeur à tout changement. On peut dire ce qu’on veut aux autres, mais on se doit d’être intègre avec soi. Il n’est nul besoin de dire haut et fort tout ce qu’on ressent. Renier ce qui se vit en soi, par contre, revient à se miner soi-même.

3. Ensuite, on peut envisager comment on aurait pu ou du faire autrement, et ce qui le permettrait ou pas. Cela peut se faire quand on a vraiment tous les éléments en mains. Ce point arrive de soi, par évidence lorsque les deux premiers sont scrupuleusement suivis.

4. Enfin, voyons comment on peut mettre en application pour une prochaine situation similaire. Notre cerveau sait très bien et la prochaine fois il se réfèrera à ce qui nous engrammons dans notre mémoire. Si on n’a rien appris de cette situation, il saura nous la représenter pour qu’on refasse encore et encore la même chose jusqu’à en avoir extirpé l’essentiel ! Jusqu’à avoir appris à faire autrement, en étant honnête avec soi-même. Par conséquent il est vraiment important d’élaborer une nouvelle stratégie plus adaptée. Il se peut qu’elle ne soit pas la meilleure. Ce n’est pas grave, même si ce n’est pas encore cela, on se rapproche de ce qui est bon, et on continue à apprendre à chaque instant. L’important n’est pas la finalité mais le chemin qui y mène.


C’est par les erreurs qu’on apprend. Mais tant qu’on entretient la culpabilité d’avoir mal agi, on ne peut pas penser à comment agir mieux la prochaine fois et on s’y épuise. Tant qu’on est dans le passé, le futur nous échappe dans la mesure où le présent est ailleurs.



Réintégrons ce côté sombre en nous, pas pour faire le mal, mais pour reconnaitre qu’on a le pouvoir de faire mal. Ainsi, par choix on fera le bien, en sachant ce que l’on est réellement. La voie de la rédemption passe par l’accueil de ce que l’on est globalement et non pas en repoussant notre propension à blesser à coup de pensée positive. Ainsi peuvent s’ouvrir des façons nouvelles de réagir et d’agir. La culpabilité tombe alors d’elle-même quand on cesse de renier une partie de soi-même.


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