En règle générale, je suis du genre à garder ma vie privée… secrète ! La raison est que je considère que ma vie personnelle ne regarde que moi. Et de fait, les réseaux sociaux, que j’ai refusés pendant longtemps, n’ont pas échappé à cette règle. Toutes mes pages concernées ne contiennent en fin de compte que du matériel professionnel pour ma clinique. Ma vie privée ne concernait personne d’autre que mon entourage immédiat. Le reste risquait de générer du voyeurisme et de permettre une intrusion non souhaitée là, dans mon jardin secret.
J’ai toujours pensé que faire étalage de sa vie, de sa famille, de ce qu’on fait au jour le jour n’était pas une bonne manière de se respecter et coupait toute possibilité de véritable relation. Et donc, ma manière de me prendre en main faisait partie des choses que je ne partage pas.
Et à ce propos, je vous suggère de voir cet excellent film « Le cercle, le pouvoir de tout changer », où les questions en regard du respect à la vie privée sont merveilleusement bien traitées. L’excellent acteur Tom Hanks y joue un des rôles principaux. C’est à voir pour réfléchir.
Récemment, depuis quelques mois, j’ai fait une exception. J’ai utilisé ce que je faisais comme sport notamment pour illustrer les caractéristiques de résilience qui tournent autour d’une notion importante, la persévérance. C’est dur, mais en continuant à pratiquer avec ferveur et sérieux, les résultats sont au rendez-vous.
Pendant 3 ans j’ai pratiqué un sport que j’aime beaucoup, qui m’a permis de régler plusieurs problèmes post accouchement ainsi que des émotions difficiles à gérer. C’est un sport exigeant le kick boxing. Le modèle se base sur l’entrainement de type HIIT (High Intensive Interval Training), autour de l’autodéfense, et réservé aux femmes. Plusieurs exercices permettent un usage approfondi de nombreux muscles et la formule générale fournit un moyen de gérer la gestion des graisses par la suite. C’est magique à bien des égards comme sport ! Et c’est vrai qu’il faut être très persévérant pour avoir de beaux résultats. Court, mais intense.
Mais voilà qu’après en avoir parlé, avoir même partagé des photos…. J’ai ressenti que cela ne m’intéressait plus. Grosse découverte ! J’entamais ma 4e année de kickboxing et je ressentais que cela ne me tentait plus. C’est un peu le danger lorsqu’on fait part de ce que l’on aime, de ce que l’on fait. Tout le monde le sait.
Et quand cela ne nous intéresse plus ? Cela remet-il en question ce qui était avant ? Est-on crédible ????
Je vous ramène une partie des paroles de Joe Dassin de cette très belle chanson « les jardins du Luxembourg » de 1976, mais qui n’a pas d’âge !
…Tu me disais que tu m'aimais Je te croyais, tu me mentais…
…Je te disais que je t'aimais Et j'y croyais et c'était vrai…
Certaines personnes, plus ou moins mal intentionnées adopteraient le discours de la déception du mensonge. D’autres, peut-être étonnés, se diraient pourquoi pas…
En fait, en résilience, la persévérance est très importante, c’est un pilier majeur autour duquel se fixent bien d’autres caractéristiques. Mais persévérer ne veut pas dire s’obstiner. Ça, se serait de la rigidité, à l’opposé d’une autre caractéristique importante, la flexibilité. Et cette souplesse mentale est importante pour pouvoir sentir ce qui est bon pour soi. Ce qui est bon à un moment donné ne l’est peut-être pas dans un autre.
En travaillant sur soi, les choses changent. Nos perceptions, nos sensations, nos émotions, nos manières d’envisager la vie se transmutent au fur et à mesure de nos avancées. C’est cela qui est magique et qui permet d’agrémenter sa boite à outils. Il faut aussi savoir y faire du ménage. Un vieil outil désuet, il faut le remplacer aussi.
Dans le fond, le changement d’idée peut être le reflet d’un changement intérieur bénéfique qui amène d’autres besoins et intérêts. Il arrive parfois qu’au départ des décisions soient prises à la va vite à partir d’autres beaux discours prophétiques auxquels on adhère… temporairement. Et de fait, à un moment donné on se réveille et on réalise que ce n’est pas notre intérêt, mais celui de l’autre. Il arrive aussi qu’on adopte des positions et qu’on les garde très longtemps. Faut un peu se méfier des choses qui durent ad vitam æternam. On peut s’adonner à quelque chose pendant 30 ans, là n’est pas le problème, tant que cela fait vraiment du bien. C’est le cœur de la chose, faire du bien.
J’ai connu des gens qui avaient adopté un type de méditation depuis très longtemps et le faisaient par habitude. Un beau jour, ces personnes se réveillent et se rendent compte que cela ne fait pas tant de bien et qu’au contraire, les raisons premières qui les y avaient amenées ont été masquées par l’exubérance du début puis tassées par la pensée magique et mises sous contrôle du « il le faut… tout le monde dit que c’est bon… ».
On parle de sport, mais en fait, cela vaut pour tout. Certaines personnes persistent à poursuivre dans une branche professionnelle qui ne leur plait pas parce qu’elles ont eu toute leur formation de base à ce niveau et que donc, cela devait être ainsi. Elles n’osent pas regarder à l’intérieur d’elles-mêmes pour réaliser que peut-être qu’elles auraient besoin d’autre chose.
C’est exigeant le changement, mais la stimulation globale en vaut la peine. En ce qui me concerne, le changement de sport est très difficile. Certains muscles étaient sous-exploités par rapport à d’autres. C’est un des risques à se concentrer sur une activité qui semble globale, mais routinière et donc limitative. Et donc, je peux vous dire que j’en arrache dans mes nouvelles activités sportives ! Je vais devoir persévérer pour soutenir la demande et habituer mes muscles, pourvu que cela me tente vraiment, sans répondre à une quelconque injonction socialement imposée. Ma satisfaction actuelle est complète, car ma décision de changer est en accord avec mon besoin intérieur même si j’en ressors actuellement vraiment très fatiguée et que mes muscles me font remarquer qu’ils existent. En passant, on apprend à quoi ils réfèrent ces fameux muscles, en quoi c’est utile de les avoir, c’est intéressant.
Alors, sachez remettre en question, et modifier des choses que vous faites depuis longtemps, qui sont là par habitude, pas fatigantes mais où votre plaisir, et vos besoins ne sont plus comblés. Les habitudes, c’est signe de vieillesse ! Un dicton intéressant et qui reflète la rigidité qui peut s’installer dans le temps. Pour cela vous devez considérer que vous avez évolué et vous allez pouvoir envisager que c’est toujours pour le mieux. Voilà une belle preuve de respect de soi en considérant ses limites, ses atouts, ses besoins et ses intérêts à chaque instant. Encore faut-il vivre en conscience chacun de ses instants ! Pas facile n’est-ce pas ?
Mettez-vous au défi, ouvrez-vous l’esprit et essayez d’autres choses un peu dans votre vie, vous n’en serez que plus heureux(se).
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