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C'est en forgeant que l'on devient forgeron

Cent fois sur le métier tu remettras ton ouvrage. Vous connaissez ce dicton ? Si certaines personnes naissent avec des dons particuliers, c’est l’exception qui fait la règle. Et en ne pratiquant pas son talent, on est aussi ordinaire que les autres nés normalement. Tout cela veut bien dire qu’il y a une nécessité de pratique, de reprendre encore et encore, avec persévérance, évidemment. C’est en forgeant que l’on devient forgeron.


En résilience, il y a de bons coups qui sont faits lors de situations difficiles, les réactions qu’il faudrait avoir pour bien s’en tirer, sans en souffrir. Mais c’est comme les talents nés, c’est rare ! Et il faut pratiquer un peu les choses. Dans ce cas, il faut pratiquer un état d’esprit, de réactivité ordinaire afin de modeler notre être à être capable de bien réagir.


En malaxant de la pâte à modeler, on la rend très malléable. On peut en faire ce qu’on veut quand on s’en est bien occupé, qu’on l’a bien préparé. Essayer de faire quelque chose avec votre bâton de pâte sans l’avoir travaillé…


La résilience n’est pas l’issue d’une génétique élitiste, elle s’apprend. Oui avoir un terrain favorable dans l’enfance ça aide. Mais une des choses qu’on a tendance à oublier c’est que le terrain favorable, souvent il protège de vivre des choses difficiles, on en a moins accumulé. Et en plus, parfois on ne s’y est même pas frotté. Comment peut-on apprécier les petites choses simples de la vie quand on a toujours tout eu pour soi, sans avoir rien à demander ? Trop c’est comme pas assez, ce n’est vraiment pas mieux. C’est en vivant des choses difficiles, voire très difficiles, que les personnes les plus résilientes apprennent que la vie est précieuse et que le petit ordinaire devient extraordinaire. Oui c’est souvent cela !


Quelle que soit la situation, il y a moyen de faire autrement, en y mettant de l’attention. Et ce n’est pas quand tout va mal qu’on y parvient. Souvent, quand ça ne va pas bien la motivation qu’on avait a disparu. La perception positive qu’on aurait pu avoir s’est envolée, les belles compétences qu’on déployait sont introuvables, la personne valable qu’on était est devenue plutôt insignifiante. Toutes des composantes nuisant à la capacité de récupération et de croissance post-traumatique parce qu’elles amoindrissent notre capacité à faire autrement.


Mais si lorsque ça ne va pas si mal on s’adonne aux choses de manière plus efficientes, notre sac à bonheur est alors assez plein pour compenser le sac à malheur et là est toute la différence. On pense à tort qu’en enlevant tout ce qui va mal, ça va bien aller. Ça marche vous croyez ?


Prenez une balance. D’un côté placez le sac à malheurs, il est lourd très souvent et d’autant plus qu’un malheur pèse souvent bien plus lourd qu’un bonheur. C’est fait exprès. Cela nous a maintenus en vie grâce au fait qu’on porte bien plus d’attention à ses malheurs qu’à ses bonheurs. Le bonheur devient normal si l’on peut dire. Donc, reprenons la balance et placez de l’autre côté le sac à bonheur. Enlevez des malheurs de votre sac à malheurs. Il va peser moins lourd, n’est-ce pas ? Et à force d’enlever des malheurs du sac, ça devrait pencher de l’autre bord, n’est-ce pas ? Logique physique, d’où qu’on est persuadés, à juste titre d’ailleurs, qu’en enlevant des malheurs, on aura plus de bonheur. Ce n’est vraiment pas faux. Sauf qu’il faudrait remplir le sac à bonheur pour ça. Un sac vide, ça ne pèse pas grand-chose. Dans la vie nous n’avons aucun mal à remplir notre sac à malheurs. En fait, injustement, il a tendance à se remplir tout seul. Par contre, pour ce qui est du sac à bonheur c’est à chacun de nous d’y travailler. Il peut se remplir tout seul à l’occasion, à la condition de se placer dans des situations pour et d’en avoir conscience. Autrement, l’autre moyen c’est tout de même de s’arranger pour le remplir en ayant des actions qui le permettent. Et les recherches montrent que le bonheur, ça se travaille !


Alors si vous ne pouvez faire confiance à votre bon sens, au moins faites confiance à la science. Pour contre-balancer les effets désastreux des malheurs, il faut se créer du bonheur. Et cela se fait en pratiquant toutes sortes de petites actions. C’est pour cela que certaines personnes se mettent à faire du bénévolat par exemple, parce que donner rapporte plus que de recevoir, ça remplit son sac à bonheur, l’air de rien. C’est pour cela que certaines personnes vont faire des activités plaisantes, des sports qui leur plaisent, ça remplit le sac à bonheur. C’est pour cela que certaines personnes remplissent leur corps de bonnes choses plutôt que de moins bonnes, cela leur donne l’énergie pour accomplir des choses plaisantes qui remplissent le sac à bonheur.


Vous l’aurez compris, remplir son sac à bonheur est notre responsabilité à tout un chacun de nous. Si nous reprenons notre situation de vécu difficile qui réduit la motivation, coupe l’énergie, fait voir les choses en noir, en ayant son sac à bonheur assez rempli, on peut aller chercher, un peu de cela pour réduire les effets. On tombe moins bas même si on tombe un peu tout de même. Et c’est correct, se donner le temps et l’autorisation de tomber est aussi une bonne manière de prendre soin de soi, de ne pas trouer son sac à bonheur dans la résistance !


Comment faire maintenant ? Quand tout va bien, éviter de se reposer sur ses lauriers est de première importance. C’est plus facile de suivre une formation quand on est en forme qu’à moitié mort. Alors, profitez des moments calmes pour prendre le temps d’apprécier certaines choses et réfléchir sur vos belles ressources. Profitez des moments où cela ne va pas si mal pour avoir la compassion pour vous-même de réagir toujours de la bonne manière compte tenu des informations et ressources disponibles au moment où ceci ou cela est arrivé. Il ne sert à rien de se culpabiliser pour des choses passées. Cela ne les change pas et en plus cela revient à condamner votre intelligence corporelle. Si une personne s’est fait braquer à main armée, qu’elle est restée figée alors qu’elle avait un fusil sur la tempe… qu’est-ce que cela changera qu’elle se culpabilise de n’avoir pas bougé alors que le pistolet en était un d’enfant inoffensif ? Avait-elle l’information à ce moment-là ? Et ressasser la situation la fait-elle changer ? C’est beaucoup d’énergie perdue à ruminer dans sa tête. À la place, prendre une marche, faire du sport, se faire plaisir pour savourer ce moment de vie où l’on est en vie, ça c’est pertinent.


Et dites-vous que toutes ces personnes que vous pouvez valoriser pour leur grande capacité de récupération, leur grande force, leur manière d’entrevoir le positif à travers tout ce qu’elles vivent… et bien dites-vous qu’elles ont traversé la même chose que vous. La différence c’est qu’elles ont aussi décidé, avant, pendant et après qu’il y avait aussi d’autres choses à faire. Elles sont devenues responsables de leur vie et ont décidé de pratiquer les bonnes pratiques pour être bien, en tout temps, pas juste pour récupérer. Et quand le moral n’y est pas, c’est correct aussi. Se mettre en petite boule de temps en temps pour récupérer est sain. La vie est trop courte pour ne pas profiter de chaque instant. Les mystiques vous le diront… Pourquoi juste les écouter ?



Allez c’est bon, on pratique. Un deux trois… GO !

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