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La thérapie sous microscope

Dernière mise à jour : 10 févr. 2021


Les clients nous apprennent tellement de choses, c’est fantastique ! Vous savez, le thérapeute apprend aussi pendant que son client évolue au gré des rencontres. C’est important et c’est aussi pour cela que le professionnel a la responsabilité de rester humble face aux situations qu’il rencontre. Pour ma part, j’y saisis mieux la manière de vous transmettre comment je travaille.


De temps en temps, il arrive que le client, le patient, érige le professionnel qu’il rencontre au titre sacré d’expert. Ce placement sur un piédestal est dangereux pour la relation. De la première gratification et de ses effets, il faut plus loin regarder. Quand un tel débalancement a lieu, le fameux spécialiste n’a plus droit à la moindre erreur, de celles que le client considère ! Il (ou elle) peut tomber aussi bas qu’il (ou elle) a été placé haut. Croire que l’alliance thérapeutique est instaurée quand le client semble boire les paroles de l’expertise c’est se leurrer et se positionner dans une situation de pouvoir où, bien entendu, ce n’est pas le client qui détient le monopole du changement, mais bien son spécialiste adulé. Il lui remet sa situation entre les mains, un peu comme de demander à son dieu de le sauver.


Cela dénote aussi autre chose, le problème et la solution sont à l’extérieur ! L’expert comprend et pourra donner la solution magique. Le thérapeute est, et doit être, un vecteur de changement au sens où il permettra à son patient/client d’émettre ses propres solutions en facilitant le transfert d’information de l’un à l’autre, d’où l’importance d’être au même niveau. Une fois cela fait, il est primordial que la personne concernée puisse s’observer dans la situation. Tant que la situation est extérieure, que le client ne peut se percevoir dans sa dynamique, mais qu’il attend que son spécialiste lui trouve l’outil miracle pour faire disparaitre le bobo, rien ne peut changer. Pire encore, le client se fragilise davantage et devient dépendant de son thérapeute.


C’est bien une des raisons pour lesquelles les thérapies peuvent durer aussi longtemps sans toutefois avoir l’efficacité escomptée, efficacité rarement mesurée et recouverte d’une certaine complaisance en la croyance d’une durabilité des rencontres nécessairement longue, grâce à l’expert psychologue de surcroît. Pourtant tout changement peut être instantané, dès l’instant où l’expertise se place en la position du client et non du thérapeute.


La notion de changement instantané peut se concrétiser en de réelles modifications de pensées et de comportement avec l’implication de la personne dans son évolution. De témoin des situations accablantes, elle devient partie prenante d’un système auquel elle contribue. Cela veut dire la nécessité d’observer sa part de responsabilité dans les situations. Il s’agit d’une métacognition générée par la relation thérapeutique qui permet d’observer ses actions et réactions. Car dans le fond, on ne peut changer ce dont on n’a pas conscience.


Ce qui est fascinant demeure la propension au sentiment d’accusation dès qu’il est question de responsabilisation. Pourtant, pensez-y bien, c’est un atout majeur de savoir qu’on est responsable, à tout le moins, d’une partie de la situation. Un tel constat suggère aussi que l’on peut changer des choses, puisqu’elles nous appartiennent. Dans un tel cas, on n’est plus impuissant et victime puisqu’une partie nous revient clairement. Quel levier fantastique ! Plus besoin d’attendre que l’extérieur change puisque cela peut se faire de l’intérieur, de soi-même. Sauf qu’il faut le vouloir un peu quand même !


Se positionner en faux dans une situation et en subir les dommages qui en découlent ne relève pas de la volonté de faire du mal, à soi comme aux autres. Ce positionnement découle d’impressions et de réactions viscérales et automatiques liées à des blessures précédentes. Les accusations et la victimisation ne permettent pas de comprendre qu’en fait, il s’agit de réactions plus ou moins inconscientes, totalement corporelles, mais qui appartiennent à la personne.


Le simple fait de relever la souffrance de manière empathique ne permet pas de faire autrement, du moins pas rapidement. Pourquoi ? Parce qu’il faut qu’au-delà de cette empathie la personne y perçoive sa position. Il arrive que cette nouvelle vision des choses apparaisse rapidement en séance. Ce genre de révélation à soi, perceptible par le thérapeute lorsque la personne fige un instant et où elle considère la situation d’une tout autre manière. Cela se sent, se voit, se perçoit, et c’est beau ! La plupart du temps cependant, la personne se bataille d’abord avec un sentiment d’accusation, de prise en défaut, ce qui vient exacerber sa culpabilisation. Au fond de soi, la personne sait toujours, mais elle met tellement d’énergie à ne pas prendre ses responsabilités que toute provocation à l’ouverture devient une véritable insulte à son égard.


Dans ma pratique, une partie de mon temps est consacrée à accompagner la personne durant sa bataille avec elle-même, en tant que victime des situations. Une autre vise à l’aider à se percevoir dans ladite situation. C’est une autre manière d’écouter le discours où je recherche la porte d’entrée à la situation vécue par la personne et non à la situation relatée par la personne. Au-delà du discours il y a sa réalité intérieure, souvent à des années-lumière de ce que la personne confie vraiment. L’accompagnement a pour but de rassurer afin qu’à un moment donné, la personne puisse ouvrir son livre intérieur avec réalisme pour se percevoir telle que c’est, sans fard. Seulement à partir de ce moment, les choses peuvent changer.


Ce n’est pas encore suffisant pour qu’automatiquement la vie change totalement comme d’un bon coup de baguette magique par contre. C’est le début de la possibilité de changement. Tout est alors à faire, mais à un rythme pas mal plus efficace.

Lorsqu’enfin la personne peut aller au-delà de son mensonge avec elle-même, qu’elle tente aussi de faire avaler au thérapeute, il y a un vrai travail qui peut s’amorcer. C’est à ce moment que tout peut aller très vite. Il y a encore deux étapes à traverser, mais elles ne prennent pas de temps. Une première consiste en la digestion de la situation telle qu’elle est, dans sa responsabilisation et non en tant que victime. Par exemple, si on tente de replonger la personne dans sa situation traumatique alors qu’elle se vit comme une victime, on ne fait que réactiver les douleurs. C’est ce que fait l’exposition graduelle et prolongée de certaines thérapies de type comportemental. C’est dangereux, ça fait de très gros dégâts et c’est totalement contre-productif au final. Et à ce moment, on est totalement en dehors de la prémisse de base qui veut qu’il ne faille surtout pas nuire ! D’où l’importance majeure de réalistement observer les choses avant de plonger dans un exercice d’exposition.


Les scènes psychodramatiques ont cette fonction d’une exposition protégée sécuritaire. En rejouant une scène de vie de la personne, on lui permet de s’observer et d’accéder à la réalité. On lui permet de se responsabiliser dans la situation et de pouvoir ensuite émettre des changements.


La deuxième étape consiste à déployer de nouvelles stratégies pour une finalité tout autre des mêmes situations. C’est mettre en pratique dans un laboratoire pour éviter les conséquences dramatiques de la réalité en rejouant tout le temps le vieux scénario. On rejoue des scènes ou des continuités de scènes pour une finalité plus heureuse impliquant toujours la personne. Elle est là la magie ! Observer réalistement et apprendre à faire autrement. Et c’est aussi cela que proposent les scènes psychodramatiques en modifiant la mise en scène ou sa finalité.


C’est comme dans les dessins animés. Le coyote qui se fait tout le temps avoir ne meurt jamais ! Il se fait écraser comme une carpette, il tombe des falaises, mais il se relève, se regonfle et repart. C’est cela qui est fait dans cette deuxième étape. Des tentatives, des explorations sans aucune conséquence grave, mais permettant une pratique des choses. Mais il faut le faire dans le bon ordre : observer réalistement pour digérer la situation telle qu’elle est, et ensuite, déployer de nouvelles stratégies. Imaginez, pour prendre un autre exemple, si on vous disait du jour au lendemain de conduire une voiture sans jamais avoir pris de leçon de conduite. Il y a bien des chances que des problèmes surviennent par manque de pratique. Pourtant dans certaines thérapies de type comportemental toujours, c’est ce qu’on demande : instaurer de nouvelles manières et observer ensuite le résultat ! Ça ne marche pas tant qu’on n’a pas digéré sa position réelle dans les situations.


C’est tout cela qui est fait à la Clinique RESILESTE. Il arrive que certaines personnes n’adhèrent pas à la méthode qui ne fait vraiment pas l’affaire de tout le monde. La raison principale est cette stagnation dans le sentiment d’accusation et de victimisation de soi. Tout est là ! Cela fait des centaines d’années que les plus grands penseurs et guérisseurs de ce monde le mentionnent. Certains le martèlent, d’autres ont compris qu’il suffisait de le faire soi-même et que les autres pourraient apprendre de manière vicariante, libre à eux ! L’observation de soi est la clé du changement. Elle n’enlèvera pas forcément la nécessité de consultation pour être accompagné(e) dans les changements à faire pour négocier autrement les affres de la vie, mais elle est la seule et unique manière de faire autrement. Tout le reste c’est de l’enrobage, du camouflage de ce qui est et où d’autres participent à garder l’essentiel loin de la vue.


Alors, si vous commenciez à observer votre personne, votre positionnement, réellement ? Vous ne savez pas comment faire ? Remplissez le R.I.R.E. sur le site web www.resileste.com

Vous aurez de bonnes pistes de travail dont vous bénéficierez vraiment.

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